Ce terme, comme l’a d’abord expliqué Isabelle Clair, renvoie aussi bien à un concept qu’à un domaine d’étude, qui renvoie lui-même à une diversité d’expressions et concepts proches (rôles sociaux de sexe, domination masculine, rôles sexués, rôles de sexe). Par la distinction qu’il opère entre les aspects biologiques et les constructions sociales liées à ces différences biologiques, le concept de genre ouvre des approches riches sur l’analyse de la société qui peuvent s’avérer précieuses tant pour la pratique dans le champ social que pour la recherche.

S’agissant du travail social et éducatif en particulier, Coline Cardi a montré comment le concept de genre a commencé à percer dans la formation, par le biais de questions comme les relations au sein de la famille ou la délinquance des filles. Il y a une gêne des acteurs impliqués à évoquer la dimension du genre, parfois au nom de l’égalitarisme, alors même que la pratique et ses effets sont de fait fort différenciés en fonction du genre des bénéficiaires, mais aussi des professionnels. Omniprésent mais rarement questionné, le genre doit cesser d’être un impensé de l’action sociale.

Le séminaire de recherche 2015 de l’ONED s’inscrit dans la perspective de mieux cerner cette réalité et d’ouvrir les échanges autour de cette réflexion, qui se poursuivra le 27 mars avec une séance sur la question « Le danger dans l’enfance a-t-il un genre ? »