Christiane Taubira, garde des Sceaux, a ouvert la journée en annonçant le lancement d’une réflexion autour de ce texte fondateur pour, à l’image de la démarche de consensus sur la récidive, lancer un débat quant à la refonte de cette dernière et/ou la rédaction d’un code de justice des mineurs.

Grâce à l’éclairage de différentes disciplines et praticiens, les travaux de la matinée ont permis de mieux appréhender l’adolescence et la délinquance juvénile. Au cours d’une première table ronde « Que savons-nous de l’adolescence aujourd’hui ? », Ludivine Bantigny a apporté une profondeur historique à ce public. Le pédopsychiatre Daniel Marcelli a présenté les fonctionnements psychiques de l’adolescent, en particulier au travers du passage à l’acte délinquant. Alexandra Siarri, adjointe au maire de Bordeaux a exposé les expériences innovantes mises en œuvre sur le territoire bordelais notamment vis-à-vis des jeunes errants et des conduites à risques.

Ensuite, une deuxième table ronde sur le thème « Délinquance juvénile : une figure connue ? » a réuni Nicolas Duvoux qui a apporté un éclairage sociologique sur la précarité comme facteur de vulnérabilité, Eric Debarbieux, délégué ministériel à la violence scolaire, pour la présentation des travaux menés au sein de l’Education nationale pour prévenir la violence scolaire, Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat honoraire qui a fait part de sa pratique professionnelle et Marwan Mohammed, sociologue, qui a exposé les enjeux et perspectives de la sortie de la délinquance.

L’après-midi était davantage centrée sur les expériences pratiques parfois mis en regard de recherches universitaires. Une juge des enfants, Delphine Bourgouin, et un directeur de CER, Charles Sztulcman ont pu échanger sur les temporalités judiciaire et éducative. Gilles Chantraine, sociologue, et Sabine Venier, responsable d’unité éducative, ont évoqué le travail éducatif dans le cadre de la contrainte, notamment carcérale. Ensuite, le maire de Lomme, Roger Vicot, une substitut du procureur de la République de Mulhouse, Julie Fergane, et un commissaire de police de Cergy-Pontoise, Alexis Durand, ont apporté leurs expériences personnelles sur la question de territoire, essentiellement en matière d’action et de politiques publiques.

Enfin, pour terminer Laurent Gebler, juge des enfants à Bordeaux, Renate Winter, juge pour les Nations Unies, et Denis Salas, magistrat et chercheur, ont tracé les grandes lignes des évolutions souhaitables de la justice des mineurs en apportant aussi des exemples internationaux.

Le programme et des vidéos des interventions sont disponibles sur le site du ministère de la Justice. [2]